Depuis la déclaration de l’OMS qualifiant le Coronavirus de Pandémie, tous les pays sont en guerre contre l’ennemi commun, la Covid-19 ( comme l’admet l’Académie française). Dans ce combat, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) joue un rôle de coordination central. Elle coordonne, oriente et impulse les politiques des États membres en matière de santé publique.
Dans cette lutte, un grand pays comme les Etats-Unis, étaient logiquement attendus en première ligne du front. Seulement, le patron de la Maison blanche a fait fausse route, dès le début de la crise, en minimisant la pandémie et en doutant de la fiabilité des chiffres fournis par l’OMS. Il est vrai que l’Organisation mondiale de la Santé n’est pas exempte de tout reproche, mais l’urgence de la « guerre » ne permet guère de s’attarder sur les petites querelles, portant sur les fils dont seraient cousues, les tenues des combattants.
Le général Trump, qui s’attend à une élection présidentielle capitale dans six mois, ne voit pas les choses de la même manière.
Ses sorties quotidiennes sont désormais consacrées à ce qu’il a appelé « le plan de lutte de la Maison blanche ». Plan qui, non seulement, ne convainc pas les Américains eux-mêmes, mais pêche également par « son imprécision et son incohérence », comme diraient les spécialistes.
Dans la quête effrénée d’un bouc émissaire, Trump s’est attaqué à la fois, à la Chine, à l’OMS, dirigée par l’ancien ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à la Presse, qu’il qualifie de « presse de désinformation » !
Le clou aura été de couper les vivres à l’Organisation mondiale de la Santé, en décidant de suspendre la contribution américaine au budget de l’OMS, dont elle constitue près du tiers. « Décision insensée », diront certains analystes qui assimilent la mesure américaine « à la désertion d’un général en pleine guerre ».
Selon eux, le Président américain aurait pu choisir un autre moment plus favorable pour prendre une telle décision inopportune. L’écrivain nigérian, Prix Nobel de littérature Wolé Soyinka qui avait déchiré sa Green card, lors de l’avènement de Trump au pouvoir, dit « n’avoir pas regretté son acte », d’autant qu’il ne pouvait douter à l’époque que « Trump atteindrait ce degré si élevé d’ineptie » !
Il est bon de rappeler que ce n’est pas la première fois que l’Administration républicaine américaine, suspende ses contributions dans une agence spécialisée des Nations-unies. En 1984, sous le régne du président républicain Ronald Reagan, les USA avaient quitté l’UNESCO, alors dirigée par le Sénégalais Ahmadou Moctar Mbow…
A cet égard, il importe de souligner le changement majeur au niveau du leadership géopolitique international où des présidents africains comme Macky Sall du Sénégal, Paul Kagamé du Rwanda et Nana Akufo Addo du Ghana sont intellectuellement mieux armés qu’un Donald Trump des États-unis d’Amérique ou un Jaïr Bolsonaro du Brésil.
La crise du Coronavirus a révélé la différence de leadership au grand jour. Il n’y a aucun doute qu’aucun pays américain ou européen n’a géré la pandémie de la Covid-19 mieux que certains pays d’Afrique, qui ont très tôt apprécié la situation et pris des mesures de prévention et de riposte, permettant de déjouer, jusqu’à maintenant, les prédictions pessimistes de certains oiseaux de mauvais augures, qui comptaient déjà des millions de morts pour l’Afrique.