A handout photo released on May 16, 2020 by the Mecanisme pour les Tribunaux penaux internationaux (IRMCT - International Residual Mechanism for Criminal Tribunals)/United Nations shows Felicien Kabuga, one of the last key fugitives wanted over the 1994 Rwandan genocide, who was arrested in a Paris suburb on May 16, 2020. - Charged by the International Criminal Tribunal for Rwanda (ICTR) with "genocide", "complicity in genocide", and "direct and public incitement to commit genocide", Kabuga, 84, was living under a false identity outside Paris and people close to him said he had died. (Photo by - / Mecanisme pour les Tribunaux penaux internationaux/Nations Unies / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO /Mecanisme pour les Tribunaux penaux internationaux/Nations Unies" - NO MARKETING - NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS

Il aura réussi à passer à travers les mailles du filet pendant 22 ans. Mais la cavale de Félicien Kabuga a pris fin samedi 16 mai 2020, à Asnières sur Seine, près de Paris, où le « financier » du génocide au Rwanda, qui a couté la vie à près de 800 000 personnes en 1994, a été arrêté. Poursuivi pour génocide et crimes contre l’humanité, l’homme d’affaires, sera jugé par le Mécanisme, un organe créé par l’ONU en 2010 pour succéder aux tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda.

Cela faisait plus de deux décennies qu’un mandat d’arrêt international a été émis contre lui par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, en 1997. Mais Félicien Kabuga, le « financier » présumé du génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda, s’est toujours joué de la justice. Cela, malgré la forte récompense de 5 millions de dollars, promise par les Etats-Unis pour sa capture et son fichage par Interpol.

Signalé en Belgique, en Suisse, au Luxembourg ou en Allemagne, Kubaga, âgé aujourd’hui de 85 ans, a toujours su bénéficier d’un réseau de complicité, notamment du soutien de l’ex-président, pour rester en cavale.

Selon une source judiciaire à La Haye, citée par RFI, Félicien Kabuga résidait depuis plusieurs années en France. C’est une équipe internationale chargée de sa traque qui a informé les autorités françaises. Et selon le bureau du procureur, les enquêteurs ont pu bénéficier d’une étroite coopération de ces autorités françaises, qui a abouti à son arrestation, alors qu’il se cachait sous une fausse identité, avec la complicité de ses enfants.

Selon la même source, le génocidaire devrait être transféré à La Haye.  Mais avant cela, il devra être entendu par le Parquet de Nanterre et le Parquet national à Paris, en début de semaine. Après quoi, une audience devant la Chambre des mises en accusation sera organisée, avant son transfèrement à La Haye.

Il sera ensuite jugé par le Mécanisme, qui exerce les mêmes fonctions que les anciens tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda.

Echec d’une négociation pour une peine allégée

Toutefois, Kabuga pourrait aussi être jugé à Arusha, où le Mécanisme dispose aussi d’une salle d’audience. La décision n’étant pas encore tranchée, indique la même source.

Pour rappel, sept autres accusés poursuivis à l’origine par le Tribunal pour le Rwanda sont toujours en fuite.  Parmi eux, Protais Mpiranya, ex commandant de la Garde présidentielle et Augustin Bizimana, ancien ministre de la Défense, qui devront aussi être jugés par le Mécanisme s’ils sont arrêtés.

Félicien Kabuga avait tenté une négociation avec le Tribunal international, pour plaider coupable contre une peine allégée, sans succès.  Il présidait la fameuse Radio télévision libre des Mille-Collines (RTLM), qui avait appelé aux meurtres des Tutsi. C’est également lui qui dirigeait le Fonds de défense nationale, (FDN), qui collectait « de l’argent », destiné à financer la logistique et les armes des miliciens Hutu Interahamwe, selon l’acte d’accusation du TPIR.

Poursuivi pour 7 chefs d’accusation, Kabuga, proche du pouvoir, était aussi membre de l’Akazu, un cercle d’hommes influents, dirigé par la femme de l’ex-président rwandais, Agathe Habyarimana.

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