PDG d’une compagnie minière en Guinée, Tiguidanke Camara a pu réussir dans un milieu dont elle n’avait aucune expertise. Mannequin célèbre pendant des années aux Etats-Unis, elle claque la porte en 2000 pour se lancer dans l’extraction de l’or et du diamant en Guinée. Un domaine qu’elle ne maitrise pas du tout. Après plusieurs déboires et échecs, sa compagnie « Tigui Mining Group » parvient à s’imposer dans un secteur masculin et marqué par les multinationales étrangères.

C’est avec enthousiasme que Tiguidanke Camara raconte son odyssée dans le milieu des mines. Une expérience qui n’a pas été du tout facile au début. Surtout qu’il s’agissait d’un domaine dont elle n’avait aucune connaissance au moment où elle s’y est lancée. Mannequin pendant des années, elle laisse tomber sa carrière fulgurante quand elle découvre que les grands bijoutiers pour lesquels elle défile, pillent les ressources minières en Afrique et exploitent les populations locales qui sont laissées pour compte. Pour elle, il n’y a d’autre moyen pour les Africains de profiter de leurs ressources minières que si celles-ci sont exploitées par les Africains eux-mêmes. « Je me suis posée la question de savoir si ces amis qui avaient des sociétés minières avaient un impact sur la communauté africaine. Quoi de mieux que d’avoir des Africains qui prennent eux-mêmes en main leur futur. C’est ce qui m’a poussée à m’y engager », confie-t-elle à la chaine TV5 Monde.

Après avoir à ses 22 ans, exploité de manière informelle, à travers sa mère, un terrain minier que lui avaient acheté ses parents, elle décide d’explorer et d’exploiter les ressources minières de manière formelle. En 2008, elle acquiert 28% de parts dans une société minière. Mais l’aventure ne se passe pas comme souhaité. La jeune Guinéenne et ses partenaires n’ont pas la même vision. Elle décide de se retirer.

Au-delà de l’échec ….

En 2009, elle rentre en Guinée et choisit de se lancer toute seule dans son projet d’exploration et d’exploitation minière, après plusieurs années à l’extérieur et sans expertise dans le domaine. Elle crée Camara Diamond Trading network et acquiert deux licences d’exploration minières et trois permis de recherche en Guinée. « C’est vrai que je n’étais pas novice dans ce domaine, mais quand je me suis lancée, je n’avais aucune base dans ce secteur. J’ai fait le tour de tous les forums miniers. Chaque fois que je trouvais une personne ressource, je n’hésitais pas à lui demander de me conseiller. C’est comme ça que je suis arrivée. Il ne faut donc pas avoir peur de s’engager dans un domaine dont on n’a pas la maîtrise. Mais ce qu’il faut, c’est s’éduquer », explique-t-elle à la chaine. Malgré les premiers échecs, elle finit par s’affirmer dans le domaine et crée en 2012, la Holding Tigui Mining Group qui a des licences d’exploitation en Guinée et Côte d’Ivoire de près de 40 millions de dollars. «Peu importe le secteur que l’on choisit, l’échec fait partie de la réussite », souligne-t-elle à la radio RFI.

Aujourd’hui, sa holding opère en Afrique de l’Ouest, non seulement dans les mines (or et diamant), mais aussi dans l’agriculture, l’immobilier, les infrastructures, l’aviation, la pêche, l’énergie et le commerce. En plus de ses activités minières, l’entreprise a lancé un programme qui permet de promouvoir l’entreprenariat local auprès des différentes communautés où elle opère. Elle crée des coopératives, notamment agricoles au profit des populations riveraines et leur propose des formations sur la sécurité alimentaire, avec un accent particulier sur les femmes et les enfants.

Née à Conakry en Guinée, Tiguidanke Camara a fait des études de management au Maroc, avant de s’envoler pour les Etats-Unis où elle s’est consacrée au mannequinat et à la vente en ligne de produits naturels africains.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.