VIDEO- La décision du gouvernement d’interdire toute sortie de Conakry pour cause de pandémie du coronavirus se heurte à des embûches. Au barrage de Kouria, porte d’entrée de la capitale guinéenne, des dizaines de véhicules de transport interurbain et de voitures personnelles sont arraisonnés provoquant une longue file sur la route.

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A ce niveau, les consignes sont claires, aucun véhicule venant de Conakry ne doit passer, excepté ceux transportant des marchandises. Mais l’entrée à Conakry reste libre.

Aux yeux des citoyens qui veulent se rendre à l’intérieur du pays et qui sont bloqués à ce barrage, cette décision du gouvernement guinéen est incompréhensible.

« Si on nous disait aujourd’hui qu’il n’y a ni sortie, ni entrée, on allait comprendre. Mais si ceux qui veulent entrer ne sont pas entrés et ceux qui veulent sortir sont bloqués, comment on peut comprendre cela ? Il faut que le gouvernement sache que pour lutter contre la maladie-là, c’est les frontières qu’il faut fermer, parce que tout le monde sait que cette maladie vient des pays occidentaux. Mais empêcher les citoyens de se déplacer, c’est une mauvaise décision », s’est lâché Mohamed Fofana, un passager qui veut se rendre à Kissidougou.

Au barrage de Kouria (Coyah), certains véhicules venant de Conakry, sont autorisés à passer. Ce traitement de faveur suscite la colère de ceux qui sont bloqués et dénoncent du deux poids, deux mesures.

« Si la Guinée ne se développe pas, c’est parce nous ne respectons pas nos lois. Si non, si on dit que personne ne doit sortir, il ne doit pas avoir de faveur pour certains en laissant d’autres. Moi, je veux me rendre à Kindia, mais je pensais que c’est seulement les taxis qui ne doivent pas sortir. J’ai pris mon véhicule personnel, je suis venu, on m’a dit que personne ne passe. Mais au même moment, certains viennent avec de petits papiers et on les laisse passer. Donc je me suis dit, si moi aussi je cherche un petit papier, je peux passer. C’est pourquoi je ne suis pas retourné à Conakry », a laissé entendre un citoyen qui a requis l’anonymat.

Face à cette polémique, nous avons interrogé le commandant de l’unité qui veille au respect des mesures du gouvernement à ce barrage. En off, cet officier indique que tous ceux qui passent le barrage, ont un ordre de mission.

Au moment où nous quittions les lieux, une file d’attente de plus d’un kilomètre s’était formé sur la route et certains passagers avaient rebroussé chemin.

Thierno Sadou Diallo

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