La bonne prise en charge de la pandémie du Covid-19 au Sénégal a été saluée par plusieurs pays dans le monde, notamment la France, qui a souligné l’important taux de guérison noté dans le pays.  

Interrogé par plusieurs médias occidentaux à ce sujet, le président Macky Sall avait affirmé que le Sénégal avait, très tôt, adopté le traitement à l’hydroxichloroquine pour les malades, instauré le couvre-feu (20h-6h) et le l’état d’urgence. Ainsi, le transport interurbain et les rassemblements dans les lieux publics, sont interdits depuis le 14 mars dernier. Les écoles et les lieux de culte (mosquées et églises), sont également fermés.

Toutefois, malgré ces mesures et la fermeture des frontières aériennes et terrestres, à l’instar de presque tous les pays du monde, la propagation du virus s’accentue dans le pays. Et les malades issus de la transmission communautaire (109 cas à la date du vendredi 1er mai 2020), c’est-à-dire, pas suivis par les services sanitaires, se multiplient à un rythme exponentiel.

Une difficulté majeure pour les autorités sanitaires sénégalaises dans le suivi et le traçage des sujets ayant été en contact avec des malades du Covid-19.

Ces insaisissables ‘’Motos-Jakarta’’

Mais le constat est que plusieurs transporteurs, notamment des camionneurs et des conducteurs de motocyclettes, communément appelées ‘’motos-Jakarta’’, continuent à enfreindre les règles, transportant des voyageurs de région en région. Et même en provenance de pays limitrophes comme la Guinée Conakry et la Guinée-Bissau. D’ailleurs, une femme d’une cinquantaine d’années, a réussi à rentrer au Sénégal récemment, en provenance de la Guinée Conakry, à bord de ces motocyclettes. Après avoir traversé plusieurs régions, elle a été interpellée à Vélingara, dans la région de Kolda (Sud du Sénégal) avant d’être testée positive au coronavirus

Le président Macky Sall exige un durcissement des mesures

Une situation qui a d’ailleurs poussé le chef de l’Etat sénégalais a demandé, en réunion du Conseil des ministres, le mercredi 29 avril 2020, des mesures plus coercitives dans le secteur des transports, les lieux de commerce et espaces publics pour freiner la propagation du virus au Sénégal.

‘’Le président de la République, face à la multiplication des comportements à risque, a requis l’application de nouvelles mesures plus coercitives au niveau des transports interurbains, des lieux de commerce et espaces publics’’, rapportait, en effet, le communiqué du Conseil des ministres.

A sa suite, le ministre sénégalais en charge des Transports terrestres, Me Oumar Youm, a annoncé, jeudi 30 avril 2020, des mesures drastiques pour dissuader tout comportement tendant à violer l’état d’urgence. S’exprimant sur la Radio Futurs Médias (privée), il a indiqué qu’en rapport avec le ministre de l’Intérieur, des mesures radicales seront prises pour faire respecter les directives déjà éditées.

1 à 5 ans de prison ferme pour les contrevenants

Il a ainsi annoncé que les chauffeurs et les conducteurs de motos-Jakarta  qui seront arrêtés, risquent désormais 1 à 5 ans de prison ferme, ainsi qu’une amende d’un million de francs CFA. Par ailleurs, les véhicules arrêtés seront mis en fourrière, les cartes grises des véhicules annulées et les permis des chauffeurs suspendus.

Autant dire des mesures draconiennes qui pourraient bien avoir les effets escomptés, si elles sont mises en application.

Le vendredi 1er mai 2020, le Sénégal a compté 1024  cas positifs au coronavirus, pour 356 patients guéris, alors que 9 personnes sont décédées et une autre a été évacuée en France. Au total, 658 malades sont encore sous traitement dans les hôpitaux sénégalais, dont 2 dans un état grave.

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