Le déboulonnage de la statue du négrier Edward Colston à Bristol (Royaume uni) a donné le signal pour une nouvelle étape dans la « révolution anti -raciste » qui est entrain de submerger la planète. En Belgique, la statue de Léopold II « roi des Belges » a été vandalisée et badigeonnée d’insultes.
C’est maintenant aux USA, l’épicentre de ce soulèvement bienvenu où ceux qui « veulent réparer la mémoire » sont entrain de mener le combat. Pour nettoyer le pays des symboles et vestiges de la confédération sudiste raciste et esclavagiste.
Le compromis lâche qui a permis de faire abstraction des crimes contre l’humanité des Etats racistes du Sud a laissé survivre statues, drapeaux et autres objets qui rappellent un passé tragique d’une Amérique piétinant les droits de l’homme, ayant légalisé l’esclavage et la ségrégation raciale.
En toute logique, avec la défaite infligée aux Sudistes pendant la « Guerre de sécession » (1861/1865) dont l’objectif proclamé était l’abolition de l’esclavage, tous les symboles de ce système abject devaient être effacés. Ce ne fut pas le cas, et pire, le Nord victorieux a fermé les yeux sur la ségrégation qui continua dans le Sud, pendant encore près d’un siècle.
C’est seulement, avec la loi sur les Droits civiques en 1964 que « l’égalité raciale ,le droit de vote etc. » ont pris force de loi.
mais ce qui passe aujourd’hui démontre que ces « droits civiques » sont loin d’être garantis aux Noirs et aux autres minorités.
La dynamique actuelle pourrait solder ce lourd contentieux qui continue de favoriser les pratiques racistes qui perdurent. Avec des politiques de « séparation » d’autant plus pernicieuse qu‘elles contournent la loi, pour passer les barbelés de l’argent dans une société capitaliste dont l’inégalité féroce est le carburant. Des Noirs riches enjambent la « barrière de couleur » certes, mais l’immense majorité s’entasse dans les ghettos urbains des quartiers pauvres et gangrénés de violence.
Comme naguère en Afrique du Sud et en Amérique d’abord, l’Apartheid règne en maître sans qu’il ne soit plus besoin de l’affirmer. Cette situation scandaleuse est révélée au grand jour par le meurtre de George Floyd. C’est pour quoi l’onde de choc est planétaire et, partout dans les pays occidentaux, naguère esclavagistes et colonialistes, l’heure est venue de nettoyer les écuries d’Augias.
Des statues de soldats confédérés symboles de l’esclavage n’ont rien à faire dans le bâtiment du Congrès des USA, symbole, par excellence de la démocratie américaine.
La présidente(Speaker) de la chambre des représentants, Nanci Pelosi a raison de demander qu’elles soient enlevées. Si une loi est nécessaire, il faut la voter et agir en conséquence. Comme le conseil municipal de la ville de Washington DC a osé le faire pour renommer la 16e rue « BLACK LIVES MATTER ».
Cette rue de la capitale américaine va tout droit jusqu’à la Maison Blanche, où le locataire actuel fait de la résistance et s’oppose aux changements, en essayant d’arrêter les vagues de l’océan avec ses bras. Il pourra, peut-être retarder certaines échéances, mais pas la marche de l’Histoire.
Les jeunes américains, de toutes les couleurs sont révulsés par ce passé qui ne passe pas. Ils veulent tourner la page et s’engager dans les conquêtes du futur. Et bâtir de nouveaux symboles avec, par exemple des fusées privées qui se lancent à la conquête de l’espace. Le racisme a été l’avatar d’un système économique odieux ; il est devenu sa survivance hideuse qui dénature encore la démocratie américaine.
En politique, les symboles sont très importants. Ils sont l’ombre portée de principes et d’actes qui ont et qui continuent de façonner l’Histoire. Déboulonner les statues des négriers et « déchirer le rire banania », purger l’espace public des tâches odieuses des actes de barbarie des racistes et esclavagistes est une action d’urgence à l’heure actuelle. C’est le moment ou jamais !
Du côté de la France où l’esclavage a été déclaré « crime contre l’humanité » officiellement et où le mot « race » a été enlevé de la Constitution, un lavage ç grande eau qui devient un impératif. Mais alors que resterait-il de Napoléon, l’homme qui a rétabli l’esclavage ?
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