Les burundais se rendent aux urnes ce mercredi pour élire leur nouveau président de la République. Pierre Nkurunziza, après trois mandats (et quinze ans de règne) a décidé de ne pas se présenter pour un quatrième mandat.

Evariste Ndayishimiye, candidat du parti au pouvoir, devrait lui succéder ; même si sa victoire, très probable, n’est pas complètement joué d’avance. En effet, son principal challenger, Agathon Rwasa, ancien chef de rébellion hutu est populaire et demeure un politicien expérimenté.

Il se détache du lof des six adversaires de Ndayishimiye qui bénéficie du soutien du président sortant et des généraux de l’Armée qui tiennent le vrai pouvoir et dont il est issu des rangs.

Le candidat du pouvoir est bien un général lui-même et aussi le secrétaire général du parti majoritaire CNDD-FDD. Cette position privilégiée lui confère un avantage qui devrait être décisif lors d’un scrutin sans la présence des observateurs internationaux.

Le Burundi est comme un pestiféré de la communauté internationale qui dénonce régulièrement les exactions sanglantes et les violations flagrantes des droits de l’homme qui y sont commis.

Depuis trois ans la CPI a ouvert une enquête contre ce pays qui s’est retiré de cette organisation. Le régime de Nkurunziza est aussi sous sanctions de l’union européenne. Il est ainsi privé d’une aide internationale, naguère substantielle et sa situation économique est désastreuse.

Soixante cinq (65%) pour cent des jeunes y sont au chômage, ou plus précisément sans travail. La pauvreté y est endémique et la répression exercée par le régime contre ses opposants féroces.

Le départ de Nkurunziza est certes une bonne nouvelle car l’homme est obtus et sans retenue. Il a gouverné par la terreur. Son successeur probable se présente comme un « continuateur » de son œuvre. Il faut espérer qu’il s’agit d’un discours de campagne dont il va s’écarter, une fois élu. Car le pays a besoin de renouer avec les bailleurs de fonds et tous ceux qui souhaitent investir dans le pays et que la violence avait fait fuir.

Le scrutin de ce mercredi sera analysé par les observateurs même s’ils ont jugé inutile de faire le voyage, en cette période de pandémie du covid 19.

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