Poursuivis pour violences, menaces, injures et vol, l’opérateur économique, Aboubacar Bobodi Camara, sa mère et son frère, contre lesquels un mandat d’amener a été décerné la semaine dernière, se sont présentés, ce lundi au tribunal de première instance de Kaloum.

Le célèbre homme d’affaire guinéen, Bobodi, sa mère Hadja Mabinty Yattara et son petit-frère, Salifou Camara sont poursuivis par madame Yarie Keita, veuve de leur demi-frère dans une affaire de concession familiale qui remonte à 2017.

Cette audience du jour qui est axée sur les plaidoiries et réquisition, la partie civile constituée du cabinet de Me Salifou Béavogui, a par la voix de Me Mohamed Condé, rappelé que c’est cinq ans après la mort du mari de Yarie Keita que la famille lui a demandé de rendre la maison et de s’en aller. Alors qu’elle a fait 5 enfants pour la famille Camara. Comme des menaces de la famille persistaient, pour sauver sa vie, qu’elle serait allée chez sa sœur à Enta, laissant sa maison fermée.

Et un jour, poursuit l’avocat, « elle a envoyé son fils chercher quelque chose dans sa maison, et que c’est dans ça monsieur Salifou Camara a profité pour retirer la clé de force au fils de Yarie Keita, qui est son neveu. Et sur place, le garçon a appelé sa mère pour l’informer. Et que Yarie était obligée de quitter Enta le même jour pour venir fermer sa maison comme elle avait une clé de secours ».

Dans la même lancée, l’avocat a indiqué que c’est quelques jours après que la plaignante a appris que la famille Camara a ouvert sa maison pour mettre tous ses effets dehors.

Et c’est au cours de cette opération que la veuve d’origine léonaise, et commerçante de son état a perdu 30 mille dollars, qui appartient à ses compatriotes Sierra léonais qui lui ont envoyé cette somme pour des achats parce qu’elle fait le commerce entre Conakry et Freetown. Affirmant que c’est après l’acte que les prévenus se sont rendus compte de la gravité de la situation, chose qui a fait qu’ils ont directement fait appel à un huissier. Par ailleurs, l’avocat de la partie civile a demandé au président du tribunal de condamner les prévenus au payement de 320 millions de francs guinéens, 3 millions de francs CFA et 100 millions pour dommages et intérêts.

Un argument de la défense qui ne passe pas chez le procureur, Aboubacar Sir Sylla, qui soutient que la première plainte ne parlait pas d’argent mais plutôt de menaces, et que dans cette affaire l’élément matériel n’existe pas. Le procureur a fulminé en disant que c’est à l’audience qu’il a entendu parler de 30 mille dollars.

Pour lui, monsieur Bobodi n’est pas en mesure de voler avec son titre d’opérateur économique.

Selon lui, le tribunal est bien informé de cette affaire, tout a été inventé. Et que c’est madame Yarie Keita, elle-même qui a déménagé à Enta de son plein gré. Le procureur n’a pas aussi manqué de mentionner que la veuve voulait sous-louer la maison voilà, dit-il, d’où est venue la contradiction, tout en insistant que c’est une concession familiale.

« Il ne faut pas laisser des mauvais souvenirs dans une famille« , a insisté le procureur Sir, soutenant que c’est pour des règlements de compte que la dame Yarie a fait venir au tribunal monsieur Bobodi, sa maman et son frère. Et il a ensuite précisé en disant qu’il aimerait rappeler aux uns et autres que le tribunal n’est pas là pour des règlements de compte, et qu’il n’est là aussi pour ça.

Dans sa réquisition, le procureur Sir Sylla de dire : »monsieur le président, je vous demande de renvoyer purement et simplement à des fins de poursuites».

Pour sa part, l’avocat de la défense, Me Justin a d’abord tenu à préciser que sur les 5 appels, c’est 2 fois seulement que son client Bobodi Camara s’est absenté, avant de déclarer que l’objectif recherché dans cette affaire c’est de salir Bobodi et faire croire au monde que s’il a son avoir, c’est dans les conditions injustes.

Répondant à la partie civile, l’avocat de la famille Camara a dit que c’est dans les mains des Léonais à qui dame Yarie Keita avait sous-loué sa maison que Salifou Camara a pris la clé, et que c’est après ça, qu’elle est venue demander qu’on lui restitue la clé. Il a demandé au juge d’engager des poursuites pénales contre Yarie pour connaître d’abord comment elle a fait pour entrer à Conakry par la Sierra Léone avec une somme de 30 mille dollars, chose qui est contraire à la loi, aux dires de l’avocat.

« Monsieur le président, je vous demande de renvoyer mes clients à des fins de poursuites. Et de condamner madame Yarie Keita pour réparation au franc symbolique, et à venir demander pardon publiquement à la famille Camara« .

Après l’interventions des différentes parties, le juge Boubacar Hafia Bah a renvoyé l’affaire pour le délibéré au 1er juillet prochain.

Elisa Camara

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