Contrairement aux informations relayées ces derniers jours, les opposants récemment transférés à Kankan n’auraient pas été conduits dans le camp de Soronkoni. Selon l’avocat même du FNDC, s’il est bien vrai que des opposants ont été transférés dans la capitale de la Haute Guinée, ils sont cependant détenus plutôt à la Maison d’arrêt de la ville.
« D’abord, il faut préciser que nos clients de N’zérékoré n’ont pas été conduits dans un camp, ils sont à la prison civile de Kankan », a formellement indiqué Me Salifou Béavogui, qui ajoute : « cette information, je la tiens de source judiciaire sûre mais alors très sûre d’ailleurs ». Selon lui, les allégations laissant croire que ses clients avaient été transférés dans le camp de Soronkoni témoignent même d’une certaine méconnaissance du fonctionnement de la justice. « Quand une affaire est dans les mains de la justice, un camp militaire n’est pas un camp de détention. Donc, ils sont conduits dans la maison d’arrêt de Kankan où ils sont actuellement en attente de l’arrivée de pool de juges d’instruction pour continuer l’instruction judiciaire qui va aboutir sûrement à des libérations d’une part et à un procès d’autre part », précise t-il.
Ils ne sont pas donc dans un camp militaire. Pourtant, les conditions de leur transfèrement ne sont en rien enviables, selon l’avocat. « Il faut simplement regretter les conditions de leur transfèrement par le fait que les avocats n’ont pas été informés. Nous sommes dans la procédure, nous ne devons pas être traités comme des étrangers dans la procédure », proteste Me Salifou Béavogui.
En effet, selon lui, « dans le cadre de la contradiction et du respect des droits de la défense, les avocats doivent être informés du transfèrement et des raisons qui sous-tendent le transfèrement de leurs clients ». Sauf que ce qui a été fait n’a rien à voir avec cette procédure régulière. Et constitue de ce fait une violation des droits des détenus que l’avocat promet de dénoncer au moment venu.
Madiba Kaba / madibak@guineerealite.info