La fragile unité qui vient de naitre au sein de l’Association Manden N’ko « West Africa » à la faveur de longues négociations entre les deux affiliations menées par les sages qui ont abouti à la mise en place d’un Soti, résistera-t-elle aux vicissitudes et les risques liés à cette élection ?

Voilà une question qui est d’autant plus pertinente que les candidats qui veulent briguer la présidence de l’organisation sont présentés respectivement par deux camps qui étaient en conflit. Pomme de discorde, le problème de la radio Manden.

C’est sous l’ombre des séquelles donc de cette division que les Mandenkas de New York, New Jersey, Connecticut, Philadelphie et de tous les Etats limitrophes sont appelés ce dimanche 13 octobre 2019 pour élire leur président pour un mandat de 4 ans renouvelable. L’élection se déroulera de 10 heures à 18 heures dans la grande salle de conférence de Bronx sise au 450 Saint Paul place. Chaque votant doit être muni d’une pièce d’identité.

Il s’agira de choisir entre Bassirou Doumbouya et Mohamed Chérif membre du bureau du président sortant Moussadjan Kourouma qui n’a pas démérité. Au contraire, il est salué et félicité par les Mandenkas pour ses travaux d’Hercule abattus pour l’organisation. En dépit de quelques erreurs qui ont entamé l’unité de Manden, Moussadjan Kourouma restera le président qui ne lésinait ni sur son temps encore moins sur ses moyens pour la bonne marche de l’Association Manden N’Ko. Qu’il en soit remercié.

Ces deux candidats qui veulent briguer le poste de président de l’Association Manden N’ko, ont à quelles nuances près le même programme. Car ils entendent mettre à profit leur expérience pour faire de cette entité mandingue mieux organisée, plus unie et plus forte.

Créer un cadre d’échange des idées pour l’amélioration des conditions de vie des Mandenkas.

Assurer l’assistance sociale à tous et mettre en place un programme de solidarité pour résoudre les problèmes de logement, de santé, d’éducation des enfants et de formation des adultes au sein de l’organisation. Pour cela il faudra nécessairement trouver un centre culturel où les Mandenkas pourront s’épanouir à l’instar des autres communautés.

Participer activement au processus de changement et s’impliquer davantage dans les reformes économiques et sociales engagées en Guinée.
Défendre les intérêts des Mandenkas devant les autorités du pays d’accueil.

Ce sont là des défis que doit relever celui qui sortira victorieux des urnes entre ces deux postulants qui ne sont plus à présenter pour leur engagement dans la bonne marche de Manden. Toutefois, il sera important de lever un coin de voile sur leurs différents parcours socio-professionnels.

Respecté pour sa sagesse et son calme olympien, Bassirou Doumbouya, âgé de 67 ans, marié et père de 3 enfants, est le candidat du renouveau et du renforcement de l’unité de Manden.

L’actuel président de l’Association de Kouroussa est diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration de Bamako, promotion de 1974.
L’enfant de Hamana, Bassirou, qui n’est pas trop loquace mais actif, sérieux dans le travail et exigeant est aussi membre du Conseil des Sages du Manden et du comité de rédaction de la constitution de l’organisation.

L’autre candidat, est celui de l’unité et la cohésion de l’organisation, Mohamed Chérif, enseignant de profession, né le 22 mars 1956 à Kindia et a servi à la Direction Préfectorale de l’Education de Fria en 1981.

Grace à son sérieux dans le travail et sa compétence, il sera nommé à la même année Directeur des Etudes chargé de cours de Philo Idéologie et de Français à l’Institut Polytechnique Secondaire de Fria. Il y exercera jusqu’en 1985.

De 1985 à 1990, ce natif de la Basse-côte sera administrateur civil à l’Ambassade de la République Gabonaise à Ryad en Arabie Saoudite. Et en même temps Secrétaire à l’Organisation et Entraineur de l’équipe Guinéenne de football de la Communauté Guinéenne.

Ce roturier, père de sept enfants, reconnu à la tache, émigre aux Etats-Unis en 1991 et devient président de la Communauté Guinéenne de la Caroline du Nord de 1997 à 2005.

De 2005 à 2010 il assume la présidence du bureau de la Communauté Guinéenne de Delaware avant de transférer à New York où il milite dans le bureau de la Communauté Mandingue depuis 2010 jusqu’à aujourd’hui.

En 2014 il fut candidat contre Moussadjan Kourouma pour la course à la tête de Manden avant d’être le candidat de toute la Haute Guinée en février 2015 lors de l’élection du président de la grande Communauté Guinéenne des Etats-Unis.

A noter qu’en 2014 après avoir reconnu sa défaite face à Moussadjan, Mohamed Chérif acceptera d’être le secrétaire général de son adversaire.
Ceci dit, il faut que chaque Mandenka vote en âme et conscience sans considération subjective et fasse un sursaut patriotique, en acceptant les résultats du suffrage et les compromis. Ce n’est pas parce que son candidat n’a pas été élu qu’on va rentrer dans une nouvelle dissidence en contestant les résultats sortis des urnes.

Quoiqu’il en soit, avec la clairvoyance et les sages conseils de l’actuel Soti de Manden, Mohamed Baro, on peut dire sans risque de se tromper que les Mandenkas sont plus que jamais persuadés que cette consultation sera l’occasion de mettre fin à la guéguerre entre eux et sera l’ultime opportunité de réconciliation pour le renforcement de l’unité et l’entente qui ont toujours caractérisé le Manden depuis la charte de Kouroukanfouga en 1235.

Par Bangaly Condé « Malbanga »

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